La communauté apostolique

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Une communauté peut être simplement définie comme un groupe de personnes de plus d’une personne. Mais encore faudrait-il que ces personnes se sentent unies par des liens spirituels, parentaux, culturels, économiques ou autres. Jésus nous rassure que l’assemblée de deux ou trois personnes en son nom voie sa présence ou milieu d’elles. Se réunir en son nom signifie être dans la même connaissance, avoir le même esprit et faire ce que le Seigneur désire.

Une communauté peut être simplement définie comme un groupe de personnes de plus d’une personne. Mais encore faudrait-il que ces personnes se sentent unies par des liens spirituels, parentaux, culturels, économiques ou autres. Jésus nous rassure que l’assemblée de deux ou trois personnes en son nom voie sa présence ou milieu d’elles. Se réunir en son nom signifie être dans la même connaissance, avoir le même esprit et faire ce que le Seigneur désire.

En écoutant les croyants parler, tous, ou presque, aimeraient vivre au temps des premiers apôtres, ce qu’ils appellent couramment la genèse de l’Eglise. Ils sont remplis d’admiration en lisant les écrits sur Pierre, Paul, sur l’unité des croyants, sur les miracles, bref, sur la vie de l’église primitive. C’est pour cela que cette étude se propose de définir la communauté apostolique. En effet, beaucoup d’églises de nos jours se réclament ce titre d’apostolique : église apostolique, mission apostolique, néo-apostolisme, pour ne citer que celles-ci. Tout est bien beau de vouloir imiter la foi et la vie des premiers croyants ! Mais qu’est ce qu’une communauté apostolique ? Qu’est-ce qui la caractérise ? Pour y répondre, voyons d’abord ce que revêt le terme apôtre.

Qu’est ce qu’un apôtre ?

Le mot apôtre a été employé premièrement dans la Bible pour désigner les 12 disciples de Jésus-Christ. Ce n’est pas parce qu’ils étaient des disciples de Christ qu’ils étaient apôtres, mais parce qu’ils avaient aussi des missions d’apôtres. Même Judas Iscariote était un apôtre (Mat 10: 1-2). 

En plus de ces douze, il y eu d’autres apôtres, à l’exemple de Mathias qui remplaça Judas Iscariote (Actes 1 :26),  de Paul (Romains 1 :1), d’Andronicus et de Junias (Romains 16 :7), etc. Aujourd’hui, le Seigneur continue de faire de beaucoup de personnes des apôtres (Ephésiens 4 :11).

Mais y avait-il des apôtres avant la venue de Jésus sur terre ? Oui est la réponse, même si ce mot n’a été utilisé pour personne dans l’ancien testament. Nous le comprendrons à travers la définition de la mission d’apôtre.

Un apôtre est une personne appelée, testée, choisie, approuvée et envoyée pour accomplir une mission, pour construire une œuvre spirituelle. Jésus dit à ses douze : c’est moi qui vous ai choisis (Jean 6 : 70 ; 13 : 18 ; 15 : 16 ; 15 : 19). C’est lui aussi qui les a formés, testé leur caractère, approuvé leur conduite, et envoyé dans le monde pour la cause de l’évangile. C’est de la même manière que les diacres sont établis dans les églises, après un moment d’épreuve de caractère, sauf que l’apostolat est un don de Jésus tout comme celui de Pasteur, de Docteur et de Prophète.

Un prophète est celui qui reçoit la révélation de Dieu pour l’accomplissement de la volonté de Dieu. Il fonctionne au travers du discernement et de la révélation. Mais il revient à l’apôtre de construire habilement ce que le prophète a reçu. Ce dernier a pour trait principal la sagesse. L’exemple le plus simple est celui de Jésus et des douze apôtres : Jésus leur a confié le plan de la construction de l’église, mais ce sont les apôtres qui l’ont mis en application. L’apôtre Paul parle de son ouvrage comme celui d’un sage architecte (1Cor 3 : 10). Remarquez que Paul dans sa mission était assisté par un prophète, Silas. C’est ce prophète qui le guidait dans la révélation, et c’est lui qui construisait comme un sage architecte (Actes 15 : 22 ;  32- 40). Cette collaboration prophète/apôtre est aussi discernable dans l’ancien testament.

Abraham était un prophète, avec une grâce d’apôtre. David est un prophète, son fils Salomon est un apôtre. C’est David qui reçu le plan de la construction du temple de Dieu, mais c’est Salomon, comme un architecte habile, qui l’a réalisé (1Chroniques 22 ; 2 Chroniques 8 : 6). David avait le plan et tous les détails à accomplir concernant la maison ; même les matériaux à utiliser étaient préparés par David (1Chr 22 ; 28 : 1-12). Par contre, il fallait à Salomon de la sagesse pour réaliser ce projet. Raison pour laquelle il demande à l’Eternel de l’entendement quand Dieu l’interrogea sur ce qu’il voulait. Cette demande de la sagesse n’est pas fortuite : c’est parce que David, son père, lui a enseigné l’importance de la sagesse dans son œuvre. Ainsi, Salomon suivait les coutumes de son père (1 Rois 3 : 3), en reprenant le vœu que David a formulé à son sujet en prière (1 Chroniques 22 : 12). 

De même, Moïse était un apôtre, mais aussi un prophète. Par contre, Josué était un apôtre. C’est par lui qu’Israël conquit la terre promise, c’est lui qui exécutait tout ce que Moïse avait reçu concernant son ministère à Canaan.

C’est donc vrai qu’il y avait des apôtres dans l’ancien testament, tout comme il y avait des prophètes et des pasteurs (bergers), et des docteurs (scribes). Autre exemple : Esdras était un prophète, Néhémie quant à lui était apôtre. C’est leur complémentarité qui permit à Israël de rebâtir le temple de Dieu détruit lors de la déportation à Babylone.

Le travail de l’apôtre a toujours été capital dans une communauté, que ce soit dans l’ancien testament, pendant la genèse de l’église de Christ, comme de nos jours. Une communauté de croyant qui n’a pas en son sein un ou des apôtres ne saurait construire une œuvre solide et durable. L’apôtre est prêt à se sacrifier pour le bien de la communauté ; il investit, non seulement son don, mais aussi ses capacités physiques (sa force et son temps), ses biens matériels…pour la construction de l’œuvre du Seigneur, qui est le plus souvent la construction de personnes (les aider à avoir la vie de Christ, à marcher dans la doctrine de Christ). C’est par son œuvre que la communauté est qualifiée d’apostolique. 

Traits d’une communauté apostolique.

La communauté apostolique comporte en son sein un ou des apôtre(s). Comporter en son sein un apôtre n’est pas une condition sine qua non,  du moment où l’apôtre peut également bâtir la communauté sans y être présent physiquement. Il n’y a pas de distance dans l’esprit. Par exemple, une église, section d’une église mère qui a des apôtres, est qualifiable d’apostolique. Cela ne veut pas dire que c’est le titre d’apôtre qui est essentiel ! C’est plutôt sa fonction, son œuvre. Les traits d’une communauté apostolique sont les suivants :

1)      L’ouvrier mérite son salaire (Matt 10 : 10, 1Tim 5 :17-18). Ce passage signifie que celui qui sert en tant qu’apôtre mérite d’être nourri, vêtu, logé, etc. parce qu’il travaille au service de la communauté. Quand Jésus envoya ses douze apôtres dans les nations, il leur défendit de prendre des provisions, sachant que le travail qu’ils effectueraient leur donnait droit à tout bien à même de servir à la satisfaction de leurs besoins corporels. La rétribution dont il est question pour l’apôtre est un droit pour lui, comme elle est un devoir pour la communauté. Paul insiste sur son droit (1Cor 9 : 1-14, Gal 6 : 6). Et même il s’excuse face aux Corinthiens pour le tort qu’il leur a fait en ne leur étant pas en charge (2 Cor 12 : 13).

2)      Le partage de biens (Actes 2 : 41-47). Les premiers croyants, dont nous désirons imiter l’exemple, vivaient tous en communauté. Nul ne disait que tel bien était sien, mais mettait toutes leurs possessions à la disposition de tous, de telle sorte qu’aucun ne manquait de rien. Celui qui avait des besoins de nourriture mangeait à sa faim, celui qui manquait de vêtement pour se réchauffer en trouvait ; tout ceci parce que les plus aisés étaient disposés à aider les démunis. Nombres d’églises aujourd’hui comptent des disparités les plus cruelles de la terre : l’un mange, l’autre meurt de faim ; l’un gaspille, l’autre quémande à l’extérieur ! C’est une honte pour toute église qui se comporte de la sorte. Pire, c’est un péché puisque cette assemblée désobéit aux ordres du Seigneur qui consistent à s’entraider (Galates 6 : 10). Ainsi, une communauté apostolique n’a pas de misérables, parce que les autres le soutiennent dans ses manques. En d’autres termes, elle n’a pas d’aveugle, parce que les autres sont ses yeux. Êtes-vous prompt à partager vos ressources avec vos frères et sœurs ?

3)      La même connaissance spirituelle (Actes 2 : 42). Une communauté ne peut être unie qu’à travers une et même idéologie. La communauté apostolique partage la même doctrine, celle de Christ. Il n’y a pas de contestation aux enseignements, ni de jalousies ou d’antagonisme entre les leaders. En tout temps, les conducteurs cherchent à affermir la foi des plus faibles dans la connaissance de Christ. C’est une communauté progressive, elle ne stagne pas, encore moins reculer. C’est le lieu où l’esprit du Seigneur prend plaisir à agir. 

4)      La prière. Des croyants ne peuvent pas vivre sans amour de la prière. Jésus christ, notre Seigneur, était un homme de prière. Il en va de même pour les premiers apôtres. Ils persévéraient dans la prière. Vous ne devez pas prier parce que c’est une formule de prier le matin, le soir et pendant les repas, mais parce que vous reconnaissez l’importance de la prière dans votre vie. Ainsi, vous prierez en ton tout (1Thes 5 : 17), et d’autant plus fréquemment en communauté (Mat 18 : 20). Prier en communauté, c’est témoigner à Dieu que vous êtes solidaires et unis, que vous supportez les autres dans leur afflictions, que vous partagez les mêmes buts. C’est la prière, accompagnée de jeûne, qui faisait la force des premiers croyants.

5)      L’amour de la réunion (Heb 10 : 25). C’est aussi une caractéristique de la communauté apostolique, qui ne se lâche pas de se retrouver pour les œuvres du Seigneur, partager le pain, et évidemment prier. La prière en communauté d’ailleurs ne saurait exister sans que les membres de la communauté ne se réunissent ! Le temps de la réunion (journée de prière, d’enseignement, ou de culte dominical) n’est pas un moment de s’occuper de ses affaires personnelles. Ce n’est pas le moment pour faire ce qu’on n’a pas eu de temps à faire, comme quoi « time is money », « le temps est cher »…on trouve toujours des justificatifs pour rater une réunion de prière : contrôle à préparer, exposé de groupe à achever avant Lundi, vêtements à repasser, voyage à réaliser…tout un tas de raison pour démontrer au Seigneur qu’on l’aime mais on se préfère ! Occupez vous des affaires de Dieu, et il s’occupera des vôtres.

6)      Lien d’accord incassable (Actes 5 : 12). Deux hommes ne peuvent marcher ensemble sans se convenir (Amos 3 : 3) et un royaume divisé ne saurait subsister (Marc 3 : 24).  La même connaissance qu’ont les membres d’une communauté apostolique fait d’eux une seule âme, et un seul cœur (Actes 4 : 32). Si dans une église les croyants se combattent les uns contre les autres, au lieu de cibler l’ennemi commun (le diable), comment pourront réussir ? dans une communauté apostolique, il y a une hiérarchie dans le leadership. Chacun connaît sa place, et s’efforce personnellement de remplir sa fonction pour le bien de tous. Jn 17 :20-21

7)      Les membres suivent perpétuellement la doctrine commune. L’unité et l’accord mentionnés plus haut ne sont pas éphémères. C’est un style de vie pour la communauté. Si un membre s’y écarte, il en va de soi de considérer cette personne comme un adversaire de l’ordre. C’est l’exemple d’Ananias et de Saphira qui ont voulu tromper la vigilance des autres croyants, en mentant au Saint Esprit (Actes 5 : 1-11). La communauté apostolique bannit les traîtres, parce qu’ils sont un danger pour l’ensemble de la communauté (Exemple d’Acan dans Josué 7, et du Corinthien dans 1Cor 5 : 1-5). C’est ce qui produit la grande crainte pour les autres membres (Actes 5 : 5, 11), et leur donne l’exemple à ne pas suivre.

8)      Les membres ne mangent pas du sang (Actes 15 : 29, Gen 9 :4). Le sang représente la vie. C’est un aliment prohibé par l’Eternel, depuis le temps de Noé, depuis la loi de Moïse jusqu’à nos jours. Qui mange du sang ne saurait vivre longtemps (Lévitique 17 : 10-14). Manger des aliments étouffés, c’est aussi les manger avec leur sang. C’est donc une caractéristique de la communauté apostolique que de se discipliner en ce qui concerne ce qui est interdit, pour être irréprochable en tout point.

9)      Les membres se gardent des aliments sacrifiés aux idoles (Actes 21 : 25 ; Apoc 2 : 20). Un croyant ne peut participer à la table du Seigneur et à celle des démons. Il n’y a pas de rapport entre ces deux divinités, tout comme il n’en existe pas entre la lumière et les ténèbres (1Cor 10 : 20-22). Manger des aliments sacrifiés aux idoles, c’est de le faire expressément chez un animiste pendant ses sacrifices, ou chez un païen en général lorsqu’il célèbre ses fêtes. Il y en a par exemple qui prononcent des incantations sur des moutons (ou sur tout autre animal), croyant qu’il le sacrifie à Dieu, à l’occasion de certains rites. Gardez vous de ces viandes. Vous mangerez seulement ce qui résulte du produit de quelque incantation, pourvu que vous le payez de votre propre argent (1Cor 10 : 25-31).

10)  Ils ne se souillent pas par des pratiques d’impudicité (fornication, masturbation, adultère). Ces choses attirent la colère de Dieu (Eph 5 : 5-7 ; Col 3 : 5-6 ; 1Cor 6 :9-10 ; 18-20). Les membres d’une communauté apostolique suivent, en bref, toutes les recommandations du Seigneur, en marchant chaque jour dans la sainteté, l’intégrité et la justice.

C’est le désir de Dieu que toutes les églises soient des communautés apostoliques ; mais il revient à l’homme (au croyant) d’accepter ce plan divin, en accomplissant dans l’amour les points ci-dessus mentionnés. Dieu est fidèle qu’il ne manquera pas d’apôtre dans l’église pour la construction des saints, tout comme il ne manquera des prophètes pour la révélation de ses desseins. Mais cela requiert de la disposition et de la consécration des croyants.